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Inquiétante LOPPSI

Le projet de loi LOPPSI (Loi d’Orientation et de Programmation pour la Performance de la Sécurité Intérieure) a été présenté le 27 mai 2009 en conseil des ministres par Michèle Alliot-Marie. Il ne devrait pas tarder à passer à l’Assemblée Nationale.

Ce texte « fourre-tout » contient des dispositifs concernant internet inquiétants pour la démocratie, la liberté d’expression et l’égalité devant la loi.

J’ai préparé une analyse des articles concernés (2, 3, 4 et 23) de ce projet de loi : loppsi.pdf.

Si vous avez des remarques, des contre-arguments, des choses à ajouter… n’hésitez pas !

Commentaires

kane

Fais gaffe, tu va être embarqué pour motif d’être un anarchiste cyber dissident !

Entièrement d’accord avec toi à propos de la fausse excuse de la pédophilie pour justifier le filtrage.

Notre gouvernement joue la politique de l’autruche, ils paniquent en voyant toutes ces nouvelles technologies qu’ils ne comprennent pas, alors plutôt de trouver des solutions intelligentes (comme à fait cet allemand qui a contacté les hébergeurs de sites pédophiles - étonnant d’ailleurs que si peu aient répondu), ils préfèrent tout boucler.

Et comme résultat, cela va détruire notre liberté et rendre service aux véritables criminels.

Il faudra, suite à cette loi, penser à changer la devise de notre pays “Liberté Égalité Fraternité” en un truc du style “Surveillance Injustice Délation”.

J’ai honte d’avoir un gouvernement pareil.

PAB

Merci pour cette analyse très intéressante.

Hop hop hop !!

3.3 -> 1926 visites avec JS contre 51126 connexions au serveur

PAS DU TOUT LA MÊME CHOSE

une connexion au serveur = un téléchargement

1 visite = 1 page html + x fichiers CSS + y images + z fichiers JS… = 1 + x + y + z… connexions

Si tu n’as pas de quoi mieux comparer, mieux vaux enlever cet exemple du pdf :)

Sinon, tout le reste me parait très bien analyser… parfois on aimerait un peu plus savoir ce que disent les liens qui tu mets sans devoir cliquer… un petit résumé serait appréciable, mais globalement, c’est un très bon boulot… et ca fait encore un peu plus peur…

®om

@Renaud

Hop hop hop !!

3.3 -> 1926 visites avec JS contre 51126 connexions au serveur

PAS DU TOUT LA MÊME CHOSE

une connexion au serveur = un téléchargement

1 visite = 1 page html + x fichiers CSS + y images + z fichiers JS… = 1 + x + y + z… connexions

Je sais bien, c’est pour ça que je n’ai pas compté chaque requête (sinon j’aurais obtenu plusieurs centaines de milliers – 269326 sur la semaine du 21 au 28 –), mais que j’ai fait un uniq :

cat blog_access.log.1 | grep -v /stats | cut -f1 -d' ' | uniq | wc -l

Après, s’il y a 2 utilisateurs dont les connexions s’entremêlent, ça peut compter plusieurs fois un visiteur… mais ça reste dans le même ordre de grandeur…

Si quelqu’un a une meilleure manière de compter, je suis preneur ;-)

Deet

Salut, je n’arrive pas à télécharger ton PDF.

®om

@Deet

Salut, je n’arrive pas à télécharger ton PDF.

Bizarre, pourtant il fonctionne : http://dl.rom1v.com/loppsi.pdf

Clic-droit, enregistrer sous.

Ou :

wget http://dl.rom1v.com/loppsi.pdf

Le prochain rassemblement contre LOPPSI à Paris aura lieu : le mercredi 5 janvier 2011 de 17H à 23H au CIP (collectif intermittents et précaires) 14 quai de Charente 75019 PARIS - Métro Corentin Cariou (ligne 7)

Pour que ce rassemblement ne soit pas vain, il peut être intéressant d’avoir lu ce texte auparavant.

« Je te souhaite que ta loi retombe sur ton père, ta mère, ta femme, tes enfants, et toute ta postérité. Et maintenant avale ta loi. » — A. Artaud.

Là ne s’agit pas de s’en contenter.

Les lois LOPSSIs sont des lois scélérates, certes, mais elles s’attaquent à quelque chose de plus profond : la mémoire historique.

Un arrière-goût de tout ce que les régimes autoritaires ont concocté de meilleur.

Mais nous ne nous arrêterons pas là, ce n’est pas au nom de quelque idéal de liberté républicain ou démocrate que nous désirons nous lever.

Au nom de rien d’ailleurs.

La haine totale de ce monde totalitaire suffit à nous accrocher à la moindre intensité de résistance pouvant naître.

Mais nous ne nous arrêterons pas là non plus.

Nous combattons sans défendre mais combattons avec certains horizons en tête : celui de voir un jour sans Travail, sans Propriété, sans Misère, bref tout ce qui a dicté les grandes insurrections ouvrières du siècle dernier…

Nous sommes une histoire perdue cherchant à se retrouver en ces temps effacés :

Mieux que partout, la France a réussi à ménager l’oubli chez ses sujets, non seulement l’oubli de ce pourquoi elle règne encore, cette France, mais l’oubli qu’il existe des ailleurs, d’autres notes, d’autres couleurs que le gris bétonné et le noir fumeux.

« C’est une époque bien carabinée » disait un camarade et c’est véritablement vrai. Tout a faillit ici, pourtant tout semble encore fonctionner. Là, se dévisage le capitalisme : il n’a besoin que de notre consentement soumis pour exister. Il ne lui faut même plus inventer quelques bonheurs qui tiennent, des merveilles qui font espérer. Il ne lui faut, désormais, plus que perfectionner ses outils policiers.

Lui-même se l’avoue lorsqu’il met en scène sa critique : « Le monde est pourri, vous avec, restez sage » relaye le Spectacle.

Puisque le monde dérive, pourquoi ne pas dériver lentement avec lui. C’est ce qu’ON voulait nous faire croire.

Hélas, le meilleur des mondes n’a pas encore triomphé !

« C’est un beau moment, que celui où se met en mouvement un assaut contre l’ordre du monde […] Voilà donc une civilisation qui brûle, chavire et s’enfonce tout entière. Ah ! Le beau torpillage. »

Il nous faut retrouver la mémoire, une mémoire tactile, celle des armes, de l’émeute, de la résistance matérielle. Il nous faut des réflexes, il nous faut se mettre d’accord une bonne fois pour toute : « faire apparaitre dans la pratique une ligne de partage entre ceux qui veulent encore de ce qui existe, et ceux qui n’en voudront plus ».

En temps de guerre, ceux qui prétendent échapper à celà sont ceux qui ont déjà choisi un camp : celui de l’engagement le plus total dans le désengagement. Celui de rejouer les mêmes échecs en se disant que cela fonctionnera un jour.

Ce sont eux, les véritables amnésiques. L’amnésie est une position bien confortable en ce monde, elle permet de s’ancrer léthargiquement dans un espoir messianique. Un espoir qui n’a pas fini de faire vivre et de laisser mourir…

« Diverses époques ont eu ainsi leur grand conflit, qu’elles n’ont pas choisi mais où il faut choisir son camps. C’est l’entreprise d’une génération, par laquelle se balaient les empires et leurs cultures. Il s’agit de prendre Troie ; ou bien de la défendre. Ils se ressemblent par quelque côté, ces instants où vient se séparer ceux qui combattront dans les camps ennemis, et ne se reverront plus. » — Guy Debord.

Dimanche 26 décembre 2010.

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